Née d’une union transatlantique, d’une mère française et d’un père américain, Leïla Rose Willis a toujours été attirée par l’ « ailleurs ».
Elle termine son cursus à l’Ecole des Beaux-arts de Rennes dont elle est diplômée en 2006. En 2005 sa rencontre avec le Japon la marque profondément et durant plus de 10 ans elle explore les possibilités du papier, s’inspirant de l’art de l’origami pour créer des installations. Sensible à l’impermanence des choses, ses productions, dessinées ou sculpturales, sont les fruits de paysages éprouvés physiquement et de réflexions directement liées à ses sensations. Ses oeuvres traduisent des organismes et des rythmes plutôt que des représentations du monde. Elle se nourrie des flux qui l’entourent pour tisser des liens entre les cultures. Par la répétition d’un geste, les matériaux sont interrogés pour créer des paysages ou des énigmes parfois proches de l’abstraction. Le spectateur est invité à une promenade mentale, poétique et parfois critique se déployant sur plusieurs strates de lecture. Préoccupée par des questionnements écologiques, et influencée par l’Arte Povera, elle favorise l’utilisation de matériaux légers, recyclables, périssables. Suite à plusieurs résidences, immergée en milieu naturel, elle diversifie sa pratique, s’éloigne du papier et travaille des matériaux vivants, tel que le sel, les cheveux, la cire, le bois… L’eau reste néanmoins le fil conducteur de sa démarche, l’élément métabolique faisant résonner l’homme avec le paysage, dont le mouvement incessant reflète une quête de soi.